Fripoun'Actu

Le monde des années 60/70 vu par Fripounet

Archive for février, 2011

Euréka !

L’intéressant dans la recherche, c’est quand même de trouver (si quand même).

Or dans mon cas, il y avait quand même une zone d’ombre que je n’arrivais pas à éclaircir.

Des organisations repassaient devant mes yeux comme un catalogue : Union des Œuvres Catholiques de France, Cœurs Vaillants – Âmes Vaillantes, club Fripounet, Action Catholique des Enfants, Fleurus presse…

MAIS QUEL EST LE RAPPORT ENTRE TOUT ÇAAAAAA !

Admettez que ça pose question !

Pour vous faire un résumé des épisodes précédents :

  • Fleurus est la maison de presse qui publie Fripounet.
  • L’Action Catholique des Enfants, c’est ce qui gère les Cœurs Vaillants – Âme Vaillantes, qui est un mouvement de jeunes Catholiques.
  • Et l’Union des Œuvres Catholiques de France, et bah… Elle semble être partout, mais personne ne semblait disposé à vouloir me dire ce qu’ils faisaient, à part se réunir périodiquement pour décider ce qu’il faut absolument mettre dans mon journal préféré.

Et bien je crois que j’ai fini par démêler tout ça (d’où : Eurêka!).

L’Union des Œuvres Catholiques de France est une organisation de religieux et de laïcs, réunis pour faire valoir la portée sociale de l’Église, avec des initiatives comme des congrès internationaux, ou des organisations comme…Cœurs Vaillants – Âme Vaillantes. À l’origine, c’était une organisation pour donner un coup de fouet au patronage, et c’est devenu au fil du temps une organisation avec des camps d’étés, des animateurs, des skis bible (cette organisation à une longue histoire, pour plus de renseignement, je vous conseille cette lecture)…

Le mouvement Cœurs Vaillants – Âme Vaillantes va changer plusieurs fois de nom, pour devenir finalement l’A.C.E. (Action Catholique des Enfants).

Quel est le rapport entre ce mouvement de jeunesse et Fleurus ?

Et bien il apparaît que Fleurus est aussi une création de l’Union des Œuvres ! En effet, le groupe Fleurus est chargé d’éditer les supports de l’activité de l’Union des Œuvres, et surtout l’action envers les enfants. Et ils ne font pas simplement les journaux, mais aussi des livres, des disques… Dont Fripounet lui même se fait l’écho.

Étant édité par Fleurus, il est donc normal que Fripounet relaie les informations de l’Union des Œuvres et de l’A.C.E.. Ils fonctionnent ensemble : les campagnes d’année (un thème donné à chaque année) de l’A.C.E. sont enrichies par Fripounet, les grands jeux et les journées événements sont du fait de l’A.C.E…. Des ordres d’écriture sont donné aux rédacteurs de Fripounet, par l’Union des Œuvres.

Il faut toutefois noter que Fripounet reste un journal généraliste, visant à toucher tout les enfants. Ce n’est PAS l’organe de presse de l’A.C.E.. Pour les Cœurs Vaillants – Âmes Vaillantes (C.V. – A.V.), il y a d’autres journaux d’édités, comme Tric et Truc.

D’où l’existence des clubs Fripounet : ils sont de l’initiative directe des enfants, et ne sont pas des C.V. – A.V.. Eux en revanche, ne fonctionnent parfois que grâce aux idées du journal et surtout grâce à la bonne volonté de ses membres, enfants et parrains ou marraines (qui sont « des grands » qui aident les petits à mener à bien leur projets). Ces clubs deviennent parfois très important, et pourraient se confondre avec des C.V. – A.V.. D’autant que les réglementations visant l’accueil des jeunes deviennent de plus en plus encadrantes (avec animateurs, locaux, direction…).

Pourquoi les rapports entre toutes ces organisations sont aussi emmêlée ?

Eh bien imaginez que tout ce beau monde travaillait dans les même locaux pendant une longue période. Pensez aussi qu’avec le Centre de travail et de documentation de l’Union des Œuvres Catholiques de France, il travaillait sur les même documents, sur les même base et réfléchissait ensemble à l’enfance de leur temps. D’autre part, les rédacteurs de Fripounet sont très souvent des membres du mouvement C.V. – A.V., et un aumônier du mouvement est présent à la rédaction. Ce sont donc des organisations très liées.

Mais pourquoi, dés lors, leur rapports ne semblent pas plus clairs ?

Certainement parce que l’Union des Œuvres a peu à peu cessé de faire le lien. Sur le site des Chrétiens en Forum (qui sont la suite de l’Union des Œuvres) il est précisé que les congrès cessèrent en 1969. En 1984, l’organisation renoue avec sa portée sociale.

En étudiant les années 1960 et 1970, il apparaît qu’il s’agit en fait d’années de profonds changements dans l’organisation, et donc il est difficile d’y comprendre quoi que ce soit…

Dernière question : et quel est le rapport avec l’actualité dans Fripounet ?

Fripounet rapporte, d’abord, beaucoup l’actualité du mouvement.

La ligne éditoriale, ensuite, en est très influencée.

Petit rappel : la ligne éditoriale sont les choix établis par une rédaction pour se conformer à un ligne morale ou éthique.

Et dans le cas de Fripounet, la ligne éditoriale suit les conseil de l’Union des Œuvres, et « prend la température » du monde des enfants grâce à l’A.C.E.. Or la ligne éditoriale est très importante, surtout dans la presse pour enfant : elle détermine ce qu’on va dire ou pas, et comment on va le dire au lecteur.

Bref, c’est à mon sens indispensable…

 

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Je suis de retour !

J’ai l’impression d’être : de ces explorateurs de la fin XIXe – début XXe, avec leur carnet de croquis à la sanguine et à l’aquarelle, qui partent en des terres encore inconnues, pleines de cannibales aux étranges mœurs et de plantes carnivores de la taille d’un baleineau.

Je n’étais pas vraiment aux antipodes, mais ce voyage géographiquo-historique (excusez de peu) à pris des accents de grandes expéditions, avec ma valise de 100 jours, les retards de la SNCF, la cuisine à la bouilloire, et bien sûr les découvertes faites aux archives de la Cité Internationale de la Bande-Dessinée et de l’Image d’Angoulême (C.I.B.D.I.), et à celles de l’Action Catholique des Enfants (A.C.E.).

À Angoulême d’abord. J’ai trouvé une ville en plein démontage du festival, avec engins de chantier et vestiges publicitaires. Au CIBDI, j’ai épluché les fonds Fleurus, laissé par Eudes de la Poterie. « Le centre de documentation des éditions Fleurus rassemblait, depuis sa création en 1946, l’ensemble des publications périodiques francophones pour la jeunesse et un échantillonnage de publications étrangères et de documentation sur le sujet. Quarante ans plus tard, Fleurus fermant ce service, son directeur, Eudes de la Poterie, signa avec le Cnbdi une convention de don pour l’ensemble de sa collection. » nous dit le Bulletin des Bibliothèque de France. Ce qui n’a pas été directement mis dans les rayonnages du centre de documentation est restées dans des boites de classement, avec leur anciennes nomenclatures. Une seule solution pour connaître leur contenu : les ouvrir.

J’ai pu y découvrir de nombreux documents, souvent rédigé par Eudes de la Poterie lui même, préparant par exemple des brochures éditées par l’Union des Œuvres Catholiques Française (éditeur de Fripounet, qui devient Fleurus). En quoi est-ce différent d’une simple entrée bibliographique ? Qu’est-ce qui en fait une source ? Il s’agit de la vision que l’U.O.C.F. à de la presse pour enfant. C’est son opinion, ce qu’elle constate, même si le travail d’Eudes de la Poterie n’est pas dénué de rigueur et d’honnêteté scientifique. Il s’agit aussi d’une base de travail pour les rédacteurs de Fripounet. Il s’agit donc d’une source qui éclaire la politique éditoriale de Fripounet. Or cette politique détermine la façon dont l’actualité est abordé dans le magazine.

Dans ce fond il y a par ailleurs des brochures publicitaires, des documents à destinations des parents etc… Autant de sources qui permettent de rendre compte de la politique éditoriale de Fripounet. Y compris des documents traitant directement de l’actualité.

En bref, un fond riche, qui n’attend qu’un stagiaire en archivistique pour cataloguer, classer…

Et en plus, j’ai même eu le droit à un article sur leur site (c’est la classe !) : ICI

À Paris ensuite. Quitte à voyager, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Me voilà donc partie pour consulter les archives de l’A.C.E. à Paris.

Ce qui me permet aussi de rencontrer les membres de l’organisation qui a donné naissance à Fripounet. En effet, l’Action Catholique des Enfants EST le mouvement Cœurs Vaillants – Âmes Vaillantes. C’est en voulant s’ouvrir au milieu rural que Cœurs Vaillants – Âmes Vaillantes, avec l’Union des Œuvres, décide de publier Fripounet et Marisette (je ferai un topo sur l’histoire du journal dans un futur poste).

Autant dire que leur collaboration à mon projet est primordiale pour moi.

Sans compter qu’il me reste à démêler un sacré paquet de nœuds : il y a DEUX structures : CV-AV et l’UOCF ; et UN chaînage de journaux à destinations des jeunes catholiques. Qui fait quoi là dedans ? Surtout que une fois dans les archives de l’A.C.E., on se rend vite compte qu’il n’y a aucun document concernant l’écriture du journal, mais qu’il y a les disques présentés dans Fripounet (je vais avoir des envieux), les préparations et les comptes-rendus des « campagnes d’année » (thème de l’année autour des quels tourne les jeux et les thèmes abordés dans Fripounet), des photos de grands jeux… On voit aussi d’autre publication qui n’ont à priori rien à voir comme Tric et truc (dans lequel on retrouve pourtant Nestor), ou Relai

Ces deux structures apparaissent très liées (elles ont été longtemps dans le même bâtiment). Il faut que je détermine leur relation exacte (ne vous inquiétez pas, j’ai déjà quelques idées) pour savoir qui écrit et comment on écrit dans Fripounet, qui n’a vraisemblablement pas pour rôle d’être l’organe de presse de mouvement, puisqu’il veut toucher tous les enfants.

Bref, qui ose dire à présent que l’histoire n’est pas une enquête ?

Pour clore cette épisode de ma petite vie, quelques remerciements en vrac, de tous ceux qui ont fait que ces voyages n’ont pas été du simple tourisme :

Damien et la Gendarmerie d’Angoulême pour la chambre. Catherine Ternaux pour m’avoir accueillie au centre de documentation de la CIBDI. Toute l’équipe de l’A.C.E. pour son accueil, son aide et son enthousiasme. Le monsieur qui m’a aidé pour trouver la bouche de métro pour rentrer (je serai toujours à Paris sinon). Arnaud qui me suivait sur jabber, sur google map, et qui s’organise pour que mon travail me suive partout. Mes parents pour le kit cuisine à la bouilloire… … …

 

Et maintenant, il me reste à trouver un moyen pour consulter les archives de Fleurus elles mêmes… Si quelqu’un à une idée pour que j’y arrive (les joindre enfin, qu’ils soient d’accord…).

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