Fripoun'Actu

Le monde des années 60/70 vu par Fripounet

Archive for septembre, 2011

Quelques extraits

Voici, quelques extraits de mon début de mémoire. N’hésitez pas à m’envoyer un mail si vous voulez consulter l’intégralité du dossier de M1… Pour le mémoire en entier, il faudra vous armer d’un peu de patience (rendez-vous en juin prochain).

La définition d’actualité

L’actualité est, selon le dictionnaire Larousse, le « caractère de ce qui est actuel […] 2. Ensemble des événements récents […] ◄ pl. Informations, nouvelles récentes, surtout à la télévision, à la radio et, anciennement au cinéma. »

Au vu de la dernière expression, l’actualité est indissociable des médias1. En effet, ce sont eux qui relaient l’actualité, et mieux, qui la construisent, en choisissant, dans un flux d’informations, ce qu’ils vont transmettre ou non à leurs lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs. Ce flux d’informations est constitué d’événements ponctuels – comme l’entrée en guerre d’un pays ou une avancée scientifique majeure – ou de phénomènes latents, de changements (politiques, sociaux, économiques…)2

L’actualité est donc d’abord un choix opéré par les médias.

Une fois le choix du sujet établi, un angle de traitement est arrêté. Le but n’est pas de faire le tour de la question mais de choisir un point de vue original. Celui-ci va permettre une meilleure compréhension des enjeux du sujet. Ce point de vue peut être traité de différentes manières : par l’écrit, par la cartographie, des données chiffrées ou l’illustration… Le but final est d’apporter quelque chose au public. Il doit savoir ce qu’il se passe d’important dans le domaine qui l’intéresse (ainsi il y a une actualité sportive, politique, religieuse…), et avoir compris les différents aspects du sujet, que le média qu’il consulte veut lui faire passer.

On perçoit ici l’importance de la ligne éditoriale : elle guide les choix effectués par l’équipe de rédaction. Ainsi, l’actualité relayée diffère d’un journal à l’autre, d’une émission à l’autre. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’actualité. Un journal va ainsi s’adapter au lecteur qu’il vise.

L’actualité est donc une sélection d’informations faite par les médias qui s’adaptent au public visé par le choix de points de vue originaux, avec l’aide de leur ligne éditoriale.

Cette définition d’actualité est-elle aussi valable dans le cas de la presse enfantine ? Peut-il être question d’actualité pour les plus jeunes ?

À cette question, le Syndicat de la Presse3 des Jeunes répond :

« oui on peut parler d’actualité pour les plus jeunes, il s’agit simplement de leur actualité ».

Cela ne s’éloigne pas de la définition que nous avons apportée : le journal pour enfant fait une sélection dans ce qu’il croit bon d’être relayé à ses lecteurs. Ensuite il s’adapte, en sachant que les enfants n’ont ni les mêmes connaissances, ni les mêmes centres d’intérêt que leurs aînés. Cette adaptation va par exemple concerner le point de vue adopté, comme la guerre d’Algérie vue à travers les yeux d’un enfant. Ou la forme sous laquelle passe l’actualité, comme la bande dessinée, ou le récit de fiction. Le même but est poursuivi : l’information et la compréhension du lecteur, sans que celui-ci ne se lasse.

L’actualité pour enfants et l’actualité pour adultes n’ont donc pas de différence fondamentale. La différence réside dans les sujets abordés et dans la façon de traiter l’actualité, étant donné qu’ils s’agit de deux publics différents.

1Il est question ici de médias, le terme de « journaliste » étant trop restreint. Dans un journal, par exemple, tous participent à la construction de l’actualité : graphiste, secrétaire de rédaction, rédacteur en chef…

2Béguec Annelise (dir. Lafon Bernard et Meyer Anne), 2005, Qu’est ce que l’actualité, mémoire de recherche pour le Diplôme de conservateur de Bibliothèque, Villeurbanne.

3http://www.pressedesjeunes.com/ – consulté le 22 février 2011

La naissance de Fripounet

Le journal généraliste édité par la rue Fleurus (Petits Gars et Petites Filles de France) se doit d’entériner la fusion des deux mouvements [entre la pré-J.A.C. et Cœurs Vaillant – Âmes Vaillantes].

Mais avec la fin de la guerre, toutes les publications de journaux pour enfants sont stoppées net. D’une part, seules les publications nées clandestinement ou s’étant sabordées pendant l’occupation ont le droit de continuer de publier. Ici, la rue Fleurus fait valoir la publication des quelques numéros des Belles histoires de Vaillance qui ont été clandestinement publiées en zone Nord, et l’abbé Pihan remplace Gaston Courtois à la tête des journaux. D’autre part, avec la restriction, ils doivent attendre qu’on leur alloue un quota de papier ; or les journaux d’enfant ne sont pas la priorité.

La rue de Fleurus se débrouille pour faire paraître quatre numéros de Message au Cœurs Vaillants, pour tous les enfants, de la ville ou de la campagne1.

On observe une véritable guerre du papier qui se joue entre les journaux pour enfants, en particulier entre les journaux de la rue Fleurus et un nouveau venu dans le domaine : l’hebdomadaire Vaillants, d’inspiration communiste, publié grâce au fait qu’il est paru clandestinement pendant la guerre, sous le nom de Jeune patriote. Il faut à tout prix éviter l’amalgame entre Cœurs Vaillants, Âmes Vaillantes, leurs mouvements et le journal communiste. Des tracts sont tirés à des dizaines de milliers d’exemplaires, et les responsables des autorisations de parution sont assaillis par les réclamations de la rue Fleurus : demande d’avoir le droit de publier et de faire taire ce nouveau journal qui porte un nom si proche.

Sont cherchées, par ailleurs, des solutions de secours pour contourner l’absence d’autorisation : il faut partager presses et papier avec un autre journal. Le quotidien La Voix de l’Ouest accepte de procéder à un tel partage, mais à condition de ne publier qu’un hebdomadaire sur les trois. S’établit alors un roulement entre les trois.

En novembre 1945 arrive donc le tour de Fripounet et Marisette – message aux C.V.-A.V.-préj2. Par ce titre, l’accord passé avec la J.A.C. est mis en valeur : le nom de leur héros en est la preuve, de même que le nom « Cœurs Vaillants – Âmes Vaillantes – Préjaciste ».

En mai 1946, la rue Fleurus reçoit l’autorisation officielle de publier mais reçoit une attribution de papier qui ne lui permet de faire paraître que Cœurs Vaillants, et ce jusqu’en juin. À cette date, Fripounet est publié par Fleurus et devient Fripounet et Marisette – Belles histoires de vaillances pour Cœurs Vaillants – Âmes Vaillantes – Préjacistes.

C’est ainsi que commence l’aventure de Fripounet.

Se construisent, pendant cette période « d’invention » de Fripounet, des valeurs qui lui sont propres, en plus de celles énoncées plus haut, en particulier l’importance du milieu de vie des enfants.

Ce journal est l’occasion de se questionner sur la définition de l’enfant (par son âge ou bien par son milieu). On voit par ailleurs que Fripounet doit compter sur de nombreuses influences (J.A.C., Cœurs Vaillantes – Âmes Vaillantes…) On voit aussi l’attention portée aux autres publications pour la jeunesse, en particulier son alter ego communiste Vaillant3.

Issu d’un tel contexte, Fripounet peut se développer et prendre pied dans les campagnes, et ailleurs.

1Collectif, 30 ans d’histoires, album du trentième anniversaire de Fripounet, 1945-1975, Paris, Union des Œuvres – Fleurus, 1975, pp. 4-5 ; Collection personnelle

2Cf. annexe pour consulter la couverture, l’éditoriale ainsi que l’explication du fait qu’il soit le 5em numéro et non le 1er.

3Cultru Hervé (op. cit.) estime d’ailleurs que les deux journaux ont des trajectoires similaires, et ont un contenu très ressemblant.

Première conclusion

Fripounet est issu d’une longue histoire, qui ne touche pas seulement à l’histoire de la presse. L’Union des Œuvres / Fleurus met en place un système original, entre mouvement de jeunesse et journal de masse, fondé sur une réflexion de fond sur les besoins et les désirs des enfants.

La rue Fleurus est convaincue que les enfants doivent être informés, afin de prendre leur place dans l’apostolat populaire, dans le monde… Néanmoins, avec la vision qu’elle a de l’enfant, l’information à laquelle ils peuvent avoir accès n’est pas adaptée. Il faut donc, à travers Fripounet par exemple, donner aux enfants une vision du monde qui leur correspond et qui correspond aux valeurs de la rue Fleurus.

Pour cela, il faut un journal généraliste et adapté, pour tous les enfants. En plus, du fait qu’il y a une volonté de faire découvrir le monde au lecteur, il y a une autre réalité, très matérielle, qui pousse Fripounet à parler d’actualité : elle est une source inépuisable d’inspiration (et cela est d’autant plus important qu’un hebdomadaire en demande beaucoup).

Autant d’éléments qui amènent Fripounet à parler d’actualité, et à la traiter à l’aide d’une ligne éditoriale précise. Ce sujet permet de « tirer le fil » sur de nombreux aspects d’un journal pour enfant : son histoire, sa ligne éditoriale, son contenu, mais aussi ses acteurs, sa fabrication… au service de l’actualité.

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Tadam !

Me revoilà !

Après une l o n g u e   a b s e n c e estivale, je déclare la deuxième année de master ouverte (ouééé youpi, vive nana !).
Mais dés lors vous de comprenez plus : il s’est passé quoi au dernier épisode de la saison (« legen… »)

 

Eh bien, sans surprise : je suis venu, j’ai trouillu, j’ai soutenu… et j’ai eu une mention Très bien !
Du coup en cadeau bonus, vous allez avoir le droit à des extraits de mon chef d’œuvre (rien que ça), et même que ceux qui veulent, je pourrai même leur en envoyer un en entier par mail (y a qu’à demander !).

Allez ! On the road again !

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