Ça fait encore mile ans que je n’ai pas poster, mais entre les vacances et la gastro, il faut du temps pour s’organiser…
Mes recherches continuent toujours, petit à petit.
En ce moment, en plus de lire des Fripounet (vous m’enviez n’est-ce pas ?), je suis en train d’essayer de me concentrer sur ce que je dois rendre à la fin de l’année : à savoir un DOSSIER de recherche (on ne parlera vraiment de « mémoire » que l’année prochaine) (maintenant, vous ne m’enviez plus…). Ce dossier doit contenir « une introduction définissant le sujet, une problématique, la bibliographie, une esquisse d’historiographie de la question choisie, et des pistes d’investigation » et doit faire 30 à 50 pages. De là un balancement entre « rolala, je ne remplirai jamais tout ça ! » et « mais comment vais-je faire pour tout faire tenir en 50 pages ! ».
Me voilà donc, entre autre, en train d’essayer de dresser l’historiographie de mon sujet.
L’historiographie, kécécé ?
Pour faire simple, c’est l’histoire de l’histoire. On ne fait pas de l’histoire de la même façon quand on est Hérodote (vu comme le premier historien), on quand on fait de l’histoire dans les années 20, 80 ou 2000… Donc il faut que je détermine comment les différents aspects de mon sujet ont pu être traité avant moi, quand est-ce qu’on a commencé à s’y intéresser…
Bon le problème c’est qu’il n’y a pas vraiment de livre d’histoire qui se nomme « parler de l’actualité aux enfants ». Il y des livres d’histoire sur l’enfance, il y a des livre sur l’histoire des médias… C’est déjà bien.
Pour ma part, je date le moment où on commence à s’intéresser vraiment à l’enfant en tant qu’objet historique avec le début du Baby–boum. En témoigne par exemple l’œuvre de Philippe Ariès, qui est significative (en plus d’avoir eu un fort retentissement) :
- Les Traditions sociales dans les pays de France, Éditions de la Nouvelle France, 1943.
- Histoire des populations françaises et de leurs attitudes devant la vie depuis le XVIIIe siècle, Self, 1948.
- Attitudes devant la vie et devant la mort du XVIIe au XIXe siècle, quelques aspects de leurs variations, INED, 1949.
- Sur les origines de la contraception en France, extrait de Population. No 3, juillet-septembre 1953, pp 465-472.
- Le Temps de l’histoire, Éditions du Rocher, 1986.
- Deux contributions à l’histoire des pratiques contraceptives, extrait de Population. N ̊ 4, octobre-décembre 1954, pp 683-698.
- L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, Plon, 1960.
Ça n’a l’air de rien, mais il commence d’abord par étudier le rapport des Français avec la mort : quand on sait qu’on est au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, on peut comprendre qu’il se pose cette question. Ensuite il s’intéresse à l’histoire de la contraception : on est en plein dans le Baby-boum, et la question de la contraception se fait plus présente. Enfin, L’Enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime marque beaucoup à sa sortie.
Le propos nous concerne peu (bien qu’il ai soulevé de vif débat), ce qui nous intéresse, c’est de constater que les enfants, de leur conception à leur perception, sont devenus un objet d’histoire important avec le Baby-boum.
Les historiens ne sont pas coupés du monde : ils interrogent le passé avec des questions qu’ils forment dans leur époque. C’est pour ça que l’histoire est inépuisable (ouf ! Les historiens ne sont pas prêts d’être au chômage!).
Bref, tout ça pour dire que je m’intéresse au Baby-boum, et que c’est bien joli, mais il fait quand même que je définisse le Baby-boum…
Quand on m’a enseigné le phénomène, j’ai scrupuleusement appris qu’il commençait tôt et finissait tôt en France. Histoire l’illustrer mon propos, je suis allée sur le site de l’INSEE, pour aller chercher les pyramides des ages correspondantes.
Mais là… stupeur et tremblement : la remontée démographique débute bien en 1942, le pic à bien lieu au début des années 50… MAIS : il y a ensuite une stabilisation qui dure qui duuuure (jusque au début des années 70) …
Plusieurs hypothèses : soit mes profs m’ont racontées des salades (ce que j’aimerai quand même exclure), soit la notion de Baby-boum soulève le débat.
Parce que en même temps, on parle souvent des enfants du Baby-boum comme étant ceux ayant impulsés Mai 68, et donc, ceux qui font parti du pic du début des années 50… Et les autres alors ? Pourquoi on en parle pas ? On était habitué ?
Enfin bref, me voilà toute consouillée… espérons que Jean François Sirrinelli avec Les Baby-boomers voudra bien m’en dire un peu plus.